En tant que fier membre du Syndicat des employées et employés nationaux (SEN) et l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), je tiens à souligner l’importance de la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales, qui se tiendra du 6 au 12 octobre 2024. Le thème de cette année, « L’accès pour tous : le temps de l’accès, le temps du changement », insiste sur le besoin urgent de soins de santé mentale équitables et met tout le monde – les employeurs, les décideurs politiques, et les communautés – au défi d’agir maintenant.
La Semaine de sensibilisation aux maladies mentales est un moment propice à une réflexion sur les obstacles que doivent surmonter des millions de personnes pour obtenir des soins. Les employé∙e∙s du secteur public, et en particulier les personnes autochtones, sont de façon disproportionnée aux prises avec des problèmes de santé mentale en raison de traumatismes historiques, d’inégalités systémiques, d’environnements de travail exigeants, d’échéanciers serrés et de la transition actuelle vers des milieux de travail postpandémiques. Les travailleuses et les travailleurs sont davantage affecté∙e∙s lorsque l’on ajoute à cela l’inflation et les crises mondiales.
Le Syndicat a pris des mesures proactives en préconisant un milieu de travail flexible, de meilleures ressources en santé mentale et la protection de ses membres contre l’épuisement professionnel et le harcèlement. Malgré une prise de conscience croissante, les obstacles en matière de soins de santé mentale demeurent; de longs temps d’attente, des limites géographiques et des contraintes financières continuent d’entraver l’accès, surtout pour les communautés marginalisées.
Toutefois, parler ne suffit pas. Nous devons trouver des solutions concrètes. L’accès aux soins de santé mentale n’est pas un privilège, c’est un droit. Les travailleuses et travailleurs sont nombreux∙ses à hésiter encore à demander de l’aide, car elles/ils craignent que cela ait des répercussions sur leur carrière. Le Syndicat s’est engagé à changer cette manière de voir, afin de s’assurer que les discussions sur la santé mentale soient normalisées au travail. Les échanges ouverts favorisent la création d’environnements positifs et inclusifs pour tous. Les employeurs doivent prévoir des ressources et des formations pour soutenir les employés ayant des problèmes de santé mentale. Cet effort collectif est essentiel si l’on veut s’assurer que personne ne soit privé d’un accès à des soins, peu importe son statut socioéconomique, sa race, ou sa situation géographique.
La mobilisation continue joue un rôle clé dans la promotion d’une culture en milieu de travail qui met de l’avant la santé mentale. Cette semaine, nous mettons l’accent sur le fait que les soins de santé mentale ne reposent pas uniquement sur la capacité d’une personne à prendre soin d’elle-même – il s’agit plutôt de créer un environnement où les employé∙e∙s se sentent à l’aise de parler de leurs problèmes de santé mentale sans peur d’être jugé∙e∙s.
Les traditions, les pratiques culturelles et les liens communautaires des Autochtones témoignent d’une résilience profondément ancrée. Lorsque l’on parle de santé mentale dans le contexte des relations avec les Autochtones, il est primordial de reconnaître les défis uniques que doivent relever les communautés autochtones. Cela comprend l’élimination des obstacles systémiques et la promotion de l’accès à des soins de santé respectant l’autonomie, l’identité et l’autodétermination des personnes autochtones. Pour renforcer les relations avec les personnes autochtones, il faut non seulement améliorer l’accès aux soins de santé mentale, mais aussi favoriser la confiance et la collaboration dans les initiatives de guérison et de bien-être.
Le moine indien Swami Vivekananda a prononcé les paroles suivantes, qui concordent bien avec la sensibilisation à la maladie mentale :
« Parle à toi-même au moins une fois par jour, sinon tu perdrais une occasion de rencontrer une excellente personne dans ce monde. »
La philosophie de Swami Vivekananda propose une approche holistique de la santé mentale où la spiritualité, la conscience de soi, et la positivité sont la base de la résilience mentale et de la paix. Son message est toujours pertinent aujourd’hui; il met en relief l’importance de l’harmonie mentale et spirituelle dans la quête d’une vie épanouie.
Je suis convaincu qu’en faisant connaître la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales, nous pouvons créer un environnement de travail où les discussions sur la santé mentale sont normalisées, où les préjugés se font rares et où les employé∙e∙s ne craignent pas de demander de l’aide. L’accent mis sur l’action et l’inclusion suscitera des changements à long terme de la culture de la santé mentale en milieu de travail, faisant en sorte que les soins de santé mentale deviendront un droit universel, accessible à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs, peu importe la race, le statut socioéconomique ou la position géographique. Le renforcement des relations avec les communautés autochtones, en particulier, permettra d’éliminer les obstacles systémiques et de promouvoir la collaboration dans les initiatives de guérison et de bien-être.
Prabir Roy
Représentant national de l’équité pour les personnes handicapées du SEN